Deux aérodromes font partie intégrante du Grand Parc de Versailles : Saint-Cyr-l’École et Toussus-le-Noble, ce dernier étant le cinquième de France en nombre de mouvements! Et on peut citer aussi celui de Chavenay, situé hors Parc mais qui y génère des survols.
L’AGPV est bien consciente de l’importance de l’aéronautique dans l’économie et de la nécessité de former des pilotes et d’entretenir toutes les compétences nécessaires à cette activité où la France a été et reste pionnière. L’histoire de l’aviation est liée en grande partie aux terrains que nous venons de citer, et plus généralement à l’ouest parisien.
La contrepartie de cette belle aventure humaine et technologique, ce sont les nuisances sonores générées par la propulsion des aéronefs. L’urbanisation des banlieues a conduit à un enclavement de ces aérodromes, et au survol de milliers de riverains. Les avions légers, principaux usagers des trois terrains cités, sont souvent anciens et leur motorisation très bruyante; la pose de silencieux, pas toujours possible, ne procure qu’un léger gain auditif. Une flotte modernisée (avions à moteur Rotax par exemple), voire électrique dans quelques années, permettrait de rendre le bruit supportable : mais ce renouvellement ne se fait que très lentement, du fait du coût financier (environ 200 000 € par unité) et de la faiblesse des aides d’État.
L’AGPV s’est investie très activement dans les actions menées depuis dix ans au sujet de l’aérodrome de Toussus. Elle est membre de l’ALLIANCE Associative des Riverains de cet plateforme (elle réunit une quarantaine d’associations) et a participé à toutes les études et concertations organisées avec la préfecture, la DGAC, les élus… Elle est aussi membre fondateur de l’association AéroSaclay, qui regroupe des élus, entreprises, collectivités et experts, avec pour objectif de faire de Toussus « l’aérodrome du futur », s’intégrant harmonieusement dans son environnement.
Au sein de l’ALLIANCE comme d’AéroSaclay, l’AGPV a proposé de nombreuses idées pour réduire les nuisances en agissant sur la règlementation (expérimentation Calipso), sur les bonnes pratiques de pilotage, sur une reconversion poussée de la plateforme de Toussus vers des activités para-aéronautiques et énergétiques.
C’est ainsi que dans le cadre du Challenge auprès des Grandes Ecoles et Universités organisé par AéroSaclay, nous avons été à l’initiative de deux études très concrètes :
1- création par des étudiants de Centrale-SupElec d’une application permettant aux pilotes de suivre plus facilement les trajectoires de tour de piste, ceci sans monopoliser leur attention donc sans créer une insécurité.
2 – création par des étudiants de l’Université Paris-Sud d’une application permettant aux riverains de relever et signaler les anomalie majeures qu’ils constatent lors des survols. Il s’avère en effet que certaines trajectoires sont très anormales, que des régimes moteurs sont inappropriés, que le trafic est d’une intensité très inhabituelle… Pour un retour efficace vis à vis de la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile), il manquait aux riverains une solution simple pour faire part de leurs observations, et obtenir des explications et des actions correctives. Le document PDF joint détaille les fonctionnalités de l’application APPYFLIGHT, et explique comment l’installer sur tout smartphone basé sur Android (iPhones exclus pour le moment). L’application est expérimentée à partir d’août 2020 par les riverains de Toussus. Mais si des riverains de Saint-Cyr et de Chavenay venaient à l’utiliser avant qu’un serveur spécifique leur soit éventuellement dédié, nous saurions trier les données et apprécier ainsi l’intérêt que l’outil peut susciter auprès de nos adhérents et lecteurs concernés.